jeudi 5 février 2015

Un grand ex libris lithographié par Charles Léandre ! 15,4 x 9,4 cm. Ex libris Camille Wallach "La vie, les hommes ! Rien" ... un amateur (assumé) de cochoncetés ?



Ex libris pour Camille Wallach
lithographié par Charles Léandre (vers 1900)

La vie, les hommes ?
Rien.

Dimensions 15,4 x 9,4 cm


      Pour sûr cet homme là ne devait pas collectionner les in-24, pas plus que les in-32 ! Son ex libris a une taille égotique assez remarquable : plus de 15 cm de hauteur pour plus de 9 cm de largeur. Même les in-12 s'y trouvent à l'étroit quand cette vignette est collée au contreplat.
      J'avoue que je n'ai rien trouvé de bien excitant concernant ce bibliophile dénommé Camille Wallach. Par contre, ce qui est excitant, c'est de savoir ce bibliophile très courageux ! Car courageux il l'était sans conteste. Car coller son grand ex libris dans un ouvrage pornographique de 1900 est un acte de courage, voire un acte de provocation, voire les deux. En effet, nous retrouvons cet ex libris collé au contreplat de chacun des deux volumes du roman pornographique suivant : Les Carbonari de l'Amour. Ouvrage publié en 2 volumes in-12 (18,5 x 12 cm), c'est dire si cet ex libris s'y trouve à l'étroit ! Il n'y a aucun doute sur le fait que cet ex libris a été collé là dès l'origine des reliures, probablement vers 1910. Reliures simples, demi-toile anglaise avec pièces de titre en cuir au dos, mais néanmoins un tantinet raffinée avec tête dorée, couvertures conservée et reliure sur brochure. Un travail demandé par un bibliophile averti, cela ne fait aucun doute.
      Lorsque je dis qu'il s'agit d'un roman pornographique, je ne plaisante pas. Ce n'est pas une bluette mi-vicelarde, mi-cochonne, non, c'est du gras comme dirait un ami puritain ! Du gras et du bien lourd ! Un extrait peut-être ? Je ne résiste pas. Voici :

« L'écartement des jambes permit à l'heureux Olivier de mieux contempler la délicate ouverture du bonheur ... la languette rose surgit soudain dans l'écartement des grandes lèvres. A cette vue Olivier n'y tint pas. Sa langue hardie se porta sur les secrets appas d'Evelyne qui se soumit, sans protester, à ce nouvel outrage, et endura jusqu'à la consommation de son déshonneur, cet hommage lascif. [...] mais de ce combat inégal où se liguaient contre elle une soubrette friponne, un amant vigoureux, et ses propres ardeurs sexuelles, la pauvrette succomba délicieusement ... - Oh ! la vilaine ! criait Justine, fi donc ! la polissonne qui, devant moi, fait son mari cocu ! Bravo, Marquis, tapez dru ! ... Enfoncez jusqu'à la matrice ! Transpercez-là, cette vilaine, avec votre grosse pique ... moi, je vais lui fouetter le cul ! ... plic ! plac ! sur les fesses satinées de la chaste et pûre châtelaine. [...]. » (extrait)

      L'auteur de cet ouvrage interdit aux âmes sensibles ? Alphonse Momas. Il est né en 1846 et est mort à Paris le 6 juin 1933. Fonctionnaire à la Préfecture de la Seine dans les années 1890 (un métier qui laisse du temps libre), il s'est surtout fait remarqué par les très nombreux romans érotiques et pornographiques dont il abreuva l'édition française de 1895 à 1910 environ. Il vira mystique et publia ensuite, à la fin de sa vie, plusieurs opuscules ésotériques. Pour livrer ses orgies verbales au public il utilisa plusieurs pseudonymes : Bébé, Clic-Clac, L'Érotin, Fuckwell, Le Nismois, Léna de Mauregard, Camille Mireille, Mercadette, Pan-Pan, Tap-Tap, Trix, Un journaliste du dernier siècle, Zéphyr, etc.

      Camille Wallach aurait-il eu un faible pour les cochoncetés ? notamment pour les cochoncetés publiées par Momas ? A voir. C'est le seul exemplaire "cochon" provenant de cette bibliothèque que j'ai pu recenser. Et vous ?

Bonne journée,
Bertrand Bibliomane plus si moderne que ça

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...